IMMO : L’immobilier résidentiel français résiste au Brexit

Quelques mois après le vote du Brexit quelles sont les conséquences d’une telle annonce sur le marché français ?
France : des professionnels de l’immobilier globalement positifs

Selon l’étude publiée par le Crédit Foncier en septembre*, les professionnels de l’immobilier français sont plutôt confiants quant à la question de l’impact du Brexit sur le marché. En effet, 67 % des sondés ne croient pas à une incidence du Brexit sur l’immobilier français, 17 % craignent un impact négatif tandis que 9 % pensent même à un effet positif.

Ce même sondage révèle également que les craintes des professionnels du secteur immobilier sont différentes selon la région dans laquelle ils exercent. Dans le Sud-Est, ils sont 5 % à estimer que le Brexit aura un impact positif, pour 70 % il n’aura aucune répercussion et pour 5 % les conséquences seront négatives. Dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest 21 % et 24 % des interrogés redoutent un impact négatif tandis qu’ils sont 10 % dans chacune des deux régions à espérer une issue positive.

 

La Grande-Bretagne se porte bien ?

Le 23 juin les Britanniques se sont exprimés à 51,9 % en faveur du Brexit et si la Grande-Bretagne n’est pas encore sortie de l’Union Européenne, elle ressent déjà les effets d’une telle décision.

Alors que les prix de l’immobilier ne cessaient d’augmenter, le résultat du référendum semble avoir porté un coup d’arrêt et engendré une décroissance des prix comme des demandes. Il y a bien un avant et un après Brexit.

Alors que les prix avaient augmenté de 1,6 % au cours du deuxième trimestre 2016, le Halifax House Price Index** constate une dépréciation de 0.5 % entre les mois de Juin et Septembre. Cette baisse, enregistrée pour le troisième trimestre 2016, serait la plus rapide depuis 5 ans. Pour cinq régions britanniques les prix ont même atteint -3,9 % tandis qu’à Londres ils baissent de 2,5 %, toujours sur la base d’un trimestre.

Au ralentissement du marché immobilier vient s’ajouter la chute de la valeur de la livre Sterling. Cette baisse brutale est consécutive à l’annonce de la première ministre Theresa May, au début du mois d’octobre, de vouloir entamer les démarches pour le Brexit avant mars 2017. Depuis le 11 octobre 2016 et pour la première fois depuis 31 ans, la monnaie britannique est à son taux le plus bas face aux dollars.

 

Les Britanniques et l’immobilier français

En Juin 2016, quelques jours avant le référendum britannique, BNP Paribas International Buyers annonçait une recrudescence du nombre d’investisseurs étrangers en France, porté par une Livre Sterling forte. Ainsi dans la 8ème édition de son Observatoire du marché on apprenait que le nombre de transactions effectuées par des non-résidents étrangers avaient augmenté de 29 % sur l’année 2015 et que les acquisitions des Britanniques avaient connu une hausse de 44 %. En 2015, ils étaient donc les premiers investisseurs étrangers en France avec 34 % des transactions réalisées. Un pourcentage important qui s’explique facilement par des taux d’intérêts bas, une Livre forte et un taux d’échange à leur avantage.

Depuis l’annonce du Brexit, l’incertitude semble avoir gagné les acquéreurs britanniques. La future sortie de l’UE a déjà un léger impact sur les transactions entre 500 000 € et 700 000 €, un marché qui concerne des acheteurs plus prudent face à un potentiel revirement économique.

Pourtant malgré certaines réticences et un taux de change Livre-Euro très bas (1,10), les professionnels de l’immobilier restent confiants dans l’ensemble. En effet, la baisse continue des taux d’emprunt en France peut contrebalancer cet affaissement de la Livre et il est peu probable que le Brexit ait un effet notable sur le marché de l’immobilier de luxe.

E.B – Meretdemeures.com.

* Étude Crédit foncier / CSA publiée le 22 septembre 2016. Réalisée entre le 29 août et le 5 septembre, auprès de 400 professionnels de l’immobilier.
** Rapport « Halifax House Price Index » publié le 12 octobre 2016 par Halifax et IHS Markit.
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