La Lagune vénitienne est la grande scène artistique d’un théâtre qui se joue du réel, explore l’histoire et l’anti-histoire. Pour le directeur de cette édition et critique d’art nigérian Okwui Enwezor, "les changements qui ont eu lieu au cours des deux derniers siècles ont produit des sources d’inspiration fascinante pour les artistes". À travers la thématique "All the World’s futures", la Biennale examine ainsi le passé, le présent et le futur et devient la "caisse de résonnance du monde".
Les artistes des 53 pays participants ont réalisés leurs œuvres autour de trois filtres. Le premier, "Vitalità : sulla durata epica" (vitalité : sur la durée épique) engage le visiteur dans une exhibition permanente, d’œuvres existantes ou créées pour l’occasion, en perpétuelle représentation. "Il giardino del disordine" ou Jardin du désordre, s’aventure dans les méandres d’un univers désordonné et déformé. Enfin, "Il Capitale : lettura dal vivo" propose un programme de lectures autour d’un projet bibliographique qui aborde la vision politique et philosophique du Capital.
Cette "Machine du désir" comme aime à l’appeler Paolo Baratta, président de la Biennale, alimente le désir d’Art en donnant une forme sensible aux interprétations du monde, qu’il soit utopique ou anxiogène. Après 120 ans d’existence, la Biennale de Venise se renouvelle, se munit de grands espaces et d’un principe d’unité : arts et pavillon forment un tout indivisible. Venise toute entière se prête à la Biennale, des Jardins à l’Arsenal, en passant par le monastère Mekhitariste de l’île San Lazzaro degli Armeni. Pendant près de 7 mois, événements nationaux et collatéraux s’y succèderont pour sonder la vision internationale et multiple de l’humanité.
E.B – Meretdemeures.com (Mai 2015).
